Culture du droit à l’erreur, que retenir des startups ?

Ce n’est pas l’erreur elle-même qui importe, mais l’utilisation qui en est faite.

Rester bienveillant devant une erreur, comprendre l’échec… illustre les valeurs culturelles et managériales portées par les startups. Pour transposer la démarche dans une organisation, il y a des principes à prendre en compte.

Dans un premier temps, les startups ont comme grille d’analyse, que reconnaître les erreurs suscite l’initiative et la prise de risque, qu’elles peuvent être source d’innovation, d’agilité et donc de performance. « Ici, pas besoin de mentir pour couvrir ses erreurs ou dissimuler ses échecs. Du coup, on peut mettre toute notre énergie à avancer ». Ainsi, loin d’être le signe d’incompétences stigmatisées, les erreurs y sont assumées.

C’est à ce titre, qu’elles mettent en place des pratiques qui les rendent visible. En articulant leur démarche autour de feedback structurés ou de retours d’expériences nourris d’observations et de commentaires, elles partagent l’erreur pour enrichir l’expérience d’une réflexion objective et rigoureuse. « Pas de langue de bois, que des faits… ».

Selon elles, pour oser aller de l’avant, l’erreur doit devenir le siège de l’audace. « Je suis en confiance pour prendre de nouvelles initiatives ». Elles estiment que voir ses erreurs pour les nommer et les exprimer, les accepter pour les dépasser dynamise le bien-être. Elles sont aussi dans l’esprit que reconnaître et admettre les erreurs fait émerger la confiance en soi reconnue comme source de bonne santé psychologique. 

Toutefois, si les startups réhabilitent l’erreur, en communiquant sur les échecs au même titre qu’elles le font pour les succès, elles n’inscrivent pas pour autant le droit à l’erreur dans une pratique aveugle. Elles conjuguent habilement le droit à l’erreur avec des démarches de confiance, de responsabilisation et de rigueur.

En posant que les erreurs des uns peuvent servir aux autres, en adressant leurs problèmes ouvertement, ces entreprises créent les conditions pour que chacun participe à les solutionner. Ainsi, cette attitude crée selon les salariés un environnement d’apprentissage collectif responsabilisant. D’ailleurs, ces derniers ne reconnaissent pas le manager pour son expertise ou son niveau hiérarchique mais pour sa capacité à reconnaitre les compétences du collectif de travail et à les révéler au service des projets. Dans ces organisations, il est alors juste de parler de manager coach. 

Enfin, dans les startups, la déclaration d’erreurs n’est pas restreinte aux seuls salariés. Le management envoie un signal d’innovation managériale en s’autorisant un droit à l’erreur, en reconnaissant et en s’excusant simplement de ses erreurs. C’est l’idée qu’il vaut mieux tirer parti de ses erreurs que de les laisser assombrir l’ambiance et altérer la confiance. C’est aussi le témoignage concret qu’il faut une grande capacité de résilience et d’humilité pour renforcer la confiance en soi et aborder la confiance dans une équipe par l’exemplarité. En passant d’une perception négative à une perception positive de l’erreur, les managers témoignent de qualités humaines.

En conclusion, les startups ne vivent pas mal les erreurs commises par leurs salariés et ces derniers ne vivent pas mal le fait d’en avoir commis. Elles ne cherchent pas à les éviter, allant jusqu’à les inscrire directement dans leurs valeurs : « Échoue, apprend, réussit » (Blablacar). 

Les expériences de startups ne sont ni exhaustives ni figées. La reconnaissance du droit à l’erreur peut être une adaptation profonde. Témoignage de la culture de l’entreprise, elle requiert du temps et le respect d’un certain équilibre entre les contraintes métiers et organisationnelles de l’entreprise.